La querelle autour des graines d’arachide bat son plein entre le ministère de l’Agriculture et les huiliers qui ont fermé boutique pour manque de matière première.
Propriétaires de plus d’une centaine d’unités industrielles dans la zone de Touba, ces huiliers contestent les chiffres du ministre de l’Agriculture. Ils réclament des graines pour la réouverture de leurs unités. Depuis des mois, les huiliers mettent la pression sur le gouvernement pour déclarer les vrais chiffres. «Le ministre répond toujours par des invectives. Je l’ai même noté sur la plainte. Il ne répond jamais sur le fonds du problème», dit d’emblée Mamadou Alpha Diallo, membre du Regroupement des acteurs du secteur d’industries agro alimentaire de Touba (Rsiaat).
Selon les huiliers, depuis deux ans à la tête du ministère de l’Agriculture, le professeur Moussa Baldé porte atteinte à l’industrie du Sénégal dans ce sens qu’il les prive de ressources nationales au profit des étrangers, entraînant des pertes d’investissement et d’emplois à de braves citoyens sénégalais alors que le décret cité ci-dessus régulant les exportations dit clairement avant d’exporter l’arachide du pays, il faut s’assurer de son bon approvisionnement. «Nous avons porté plainte pour violation de la Constitution, d’un décret de loi et des intérêts du Sénégal et cela en vue des articles 8, 25, 25- 1 de la constitution du Sénégal et du décret de loi 2010/15 du 13 janvier 2010», explique Alpha Diallo.
Les huiliers exigent que le droit soit dit, à l’issue de leur plainte. «Que le droit soit exprimé car le ministre viole l’article 8 25 25-1 de la Constitution. En quelques mots, les Chinois devront respecter la lettre circulaire du ministère N° 00938/Maer/Da du 20 novembre 2020 qui organise les achats de graines seulement dans les points de collecte autorisés par le Comité national interprofessionnel de l’arachide», lance Alpha Diallo. Le problème majeur reste le protocole que l’Etat a signé avec les Chinois. Il faut, disent-ils, approvisionner d’abord les locaux qui détiennent des unités de transformation avant tout. Depuis 2019, la chaîne de valeurs ne fonctionne pas correctement faute de graines au profit d’un protocole avec la Chine.
A en croire ces responsables d’unités industrielles, le ministre s’engage à exporter sans valeurs ajoutées l’arachide du Sénégal sans se soucier de celles dont dépendent 9 000 personnes. Ces propriétaires de 150 unités de transformation demandent l’amendement du protocole avec la Chine en exigeant un quota à triturer avant d’exporter les graines. Ce qui permettra à la chaîne de valeurs en plus du protocole de mars 2018 avec l’Etat pour la transformation de l’arachide, de travailler toute l’année avec 9 000 emplois sauvés dans le bassin arachidier. Les huiliers comptent également déposer une plainte devant le conseil d’Etat qui est l’organe habilité à régler les différends entre les institutions et les populations.
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