En politique, le profil du leader importe beaucoup, notamment sur sa démarche et ses actions politiques. Quand une ressemblance est soulignée entre deux figures politiques, très vite, la rivalité entre en jeu, car du côté des affidés, chacun veut voir son mentor mieux coté.
Thierno Alassane Sall et Ousmane Sonko apparaissent sur le même tableau dans le champ politique sénégalais. Ils sont tous les deux dans l’opposition. Ils se partagent certaines visions notamment, faire la politique autrement avec des valeurs. Mais à y regarder de près on s’aperçoit que ce qui divise ces deux leaders et plus puissant que ce qui les unissent. Ce qui fait que la jonction de leurs forces politiques bien que possible ne sera pas facile.
Primo, les trajectoires ne sont pas les mêmes. Le premier cité fut un fonctionnaire international, directeur général et ministre dans deux gouvernements. Sa sortie rocambolesque du gouvernement de Mohamed Boun Dionne, en refusant d’être un bouton qui signe les yeux fermés a fait que sa personne a été dissociée de l’espèce politique connue des sénégalais qui se sucre sur le dos du baadola, foulant aux pieds les intérêts du peuple. Cette ligne de conduite adoptée par TAS l’exige un compagnonnage qui ne ternit pas son image. Pour rester droit dans ses bottes, il est obligé de cracher sur les coalitions « soupe Kandji » mises sur pied pour des intérêts personnels. Face à une telle démarche, est que qu’on peut prétendre mobiliser les sénégalais si l’on sait que les politiciens traditionnels ont toujours le doigt sur la gâchette…
Secundo, le deuxième a fait une ascension fulgurante après sa radiation de la fonction publique. Il intègre le terrain politique avec un nouveau discours qui suscite de l’espoir, surtout chez les jeunes : « changer le système ». Mais actuellement, force est de constater qu’il s’éloigne de jour en jour de ce qui était son cri de guerre. Il s’est rendu compte qu’en réalité c’est une vue d’esprit qui risque de borner ses compagnonnages. Cette bifurcation a fait douter certains sur les capacités réelles du leader de Pastef à changer le système. Mais au plan politique, il est l’opposant le plus présent en animant des points de presse pour exprimer sa désapprobation des politiques du gouvernement en place.
Au démurant, on se rend compte qu’ils ne sont plus sur le même tempo politique. Ce qui fait dire qu’une coalition entre les deux leaders est bien possible, mais ne sera pas facile. Et pour l’heure, leur union ferait du bien, car ces figures politiques ne sont pas antinomiques du point de vue de la démarche.
ALIOU TOP JOURNALISTE / ENTREPRENEUR
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