Affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko : Les détails des auditions de la seconde masseuse et du mari de la propriétaire du salon

C’est comme dans un feuilleton à rebondissement. Chaque volet de l’enquête préliminaire sur l’affaire de viols présumés et de menaces de mort reprochés au leader de Pastef, Ousmane Sonko, fait de nouvelles révélations sur cette affaire. Des détails de l’histoire entre Ousmane Sonko et la «masseuse» Adji Sarr se précisent. La preuve par des éléments de l’enquête préliminaire bouclée par la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane sur cette plainte portant viols répétés présumés, déposée par la masseuse Adji Sarr contre le leader du parti politique «Pastef» le mercredi 3 février 2021. La seule pièce qui manque au puzzle est l’audition de la personne accusée de viol qui a brandi son immunité parlementaire pour ne pas répondre à la convocation qui a été servie par les gendarmes avant-hier lundi. Mais l’enquête préliminaire a permis aux hommes du Commandant Abdou Mbengue de cerner les contours de cette affaire. Ils se sont appuyés sur les dépositions de la plaignante Adji Sarr, mais aussi sur celles de l’autre masseuse répondant au nom de Mame Bâ et du mari de la propriétaire du salon de massage «Sweet Beauté».

Une enquête de voisinage a permis aussi aux enquêteurs d’interroger d’autres personnes proches de cette affaire, à titre de simples renseignements. Lors de son audition, Adji Sarr n’a fait que confirmer les termes de sa plainte dans laquelle elle accuse le leader politique de viols répétés et menace de mort. L’autre masseuse, Mame Bâ, entendue par les gendarmes-enquêteurs, est revenue sur les faits. Selon les informations de L’Observateur, elle aurait reconnu avoir pris part à la séance de massage de Ousmane Sonko le jour où ce viol présumé aurait été commis. Seulement, Mame Bâ a précisé qu’à un certain moment, elle a quitté la cabine de massage, laissant seuls Adji Sarr et Ousmane Sonko sur place. Sur les faits présumés, la masseuse (M. Bâ) a expliqué qu’elle n’en savait rien. Tout en précisant qu’elle était restée dans la maison, mais elle n’a pas entendu de cri ni d’appel au secours de Adji Sarr. Des déclarations confirmées en partie par le mari de Ndèye Khady Ndiaye, lors de son audition. Il a expliqué qu’il était dans la maison pendant la séance de massage de Ousmane Sonko, mais n’a rien entendu qui pourrait expliquer qu’une personne se faisait violer à quelques mètres. Seulement, il n’aurait pas nié que le leader de Pastef et son accusatrice sont restés seuls dans la cabine de massage.

Mais un point étonnant de l’enquête reste la position de Ndèye Khady Ndiaye qui a expliqué tout ce qui s’est passé durant cette dernière séance de massage du leader politique. Selon des sources de L’Observateur, la dame Ndèye Khady Ndiaye était absente au moment des faits présumés. «Tout ce qu’elle a raconté lui a été notifié ou n’est que le fruit de son imagination. La propriétaire du salon (Sweet Beauté Spa) était absente. Elle était à l’hôpital, donc ne sait pas ce qui s’est passé, surtout avec les détails qu’elle relate», souffle une source proche de l’enquête. Des contradictions qui ont fait douter les gendarmes-enquêteurs de la fiabilité de sa déposition. En définitive, l’enquête préliminaire a été bouclée. La seule impasse a été le refus de Ousmane Sonko de se faire entendre. Et les gendarmes-enquêteurs n’ont pas les prérogatives de le contraindre à déférer à leur convocation, en raison de sa casquette de député. L’audition de ce parlementaire répond à une procédure spéciale qu’il revient au procureur de la République de diligenter. Ainsi, on chemine directement vers la levée de l’immunité parlementaire de Sonko (voir par ailleurs).

Source : LOBS