‘Ma patronne me faisait verser des safaras dans les repas’; terribles confidences d’une bonne

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Elles sont pour la plupart originaires du monde rural. Ces femmes, pour la majorité jeune, rejoignent la capitale sénégalaise à la recherche d’un travail. Communément appelées « bonnes », ces domestiques passent plus de temps dans les maisons que les propriétaires eux-mêmes. Ce qui fait qu’elles sont témoins des plus sombres histoires dans les familles. Seneweb est allé à la rencontre de ces « boites à secrets ».

Awa Ndao, 25 ans est femme de ménage à Rufisque. Après avoir pérégriné dans plusieurs quartiers de Dakar, cette femme originaire de Kolda a choisi de se retirer de cette ville. « C’est très compliqué de travailler à Dakar, confie-t-elle.  Ma première expérience en tant que femme de ménage fut désastreuse ». Awa est arrivée à Dakar à l’âge de 23 ans après deux mariages qui sont tombés à l’eau. « De mon deuxième mariage est né mon premier fils. Son père m’a abandonné et j’ai préféré venir à Dakar, travailler, pour prendre soin de mon fils ».

« J’ai vu une fille de 4 ans être violée par son cousin de 16 ans »

A Dakar, Awa est orientée par son oncle dans une maison à Ouest-foire, un quartier où vit une classe moyenne. “On me payait un bon salaire et je m’occupais de la maison où vivait une grande famille”, raconte-t-elle. « Une famille bizarre » insiste-t-elle avec un sourire aux lèvres. « Apparemment il y avait des précédents entre ma patronne et une de ses cousines, se souvient-elle. Ma patronne avait une petite fille âgée de quatre ans à l’époque. Personnellement, je n’ai jamais aimé que son cousin âgé de 16 ans reste seul avec elle. Mon intuition ne m’a pas menti ». En effet, un jour, Awa s’est rendue compte que la petite fille avait quitté le salon où elle rassemblait ses jouets. Automatiquement, elle se mit à la chercher dans la maison. Grande fut sa surprise quand elle a retrouvé la fille de sa patronne entachée de sang dans la chambre de son cousin. « Jamais je n’oublierai ces images », lâche Awa les larmes aux yeux. « Il me suppliait de ne pas en parler, ce que j’ai refusé. J’ai automatiquement alerté ma patronne. Le jeune a été cueilli par la police. C’est après que j’ai su qu’il s’agissait en fait d’une vengeance ». Après cet épisode tragique, la Koldoise quitte définitivement ce domicile.

« Le mari de ma patronne me faisait la cour »

Dans un quartier plus populaire que Ouest-foire, nous retrouvons Nogaye Faye, une jeune trentenaire, célibataire. À Grand-Dakar, Nogaye s’est transformée en lingère après avoir travaillé six ans en tant que femme de ménage. Elle a eu beaucoup d’expériences dans la profession. Elancée avec un teint noir, Nogaye ne passe pas inaperçue. Cette beauté lui a valu bien des ennuis d’après son récit : « Il a été difficile pour moi de trouver un travail car beaucoup de femmes se méfiaient croyant que j’allais leur voler leurs maris. C’est pourquoi beaucoup m’ont renvoyé sans raison valable. Une fois, j’ai travaillé dans une maison à Ouakam. Ma patronne était une bonne femme, très travailleuse. On était trois femmes de ménage dans la maison. Elle vivait avec son mari et ses enfants. Malheureusement, elle avait un mari coureur de jupons. Deux semaines après mon arrivée, il avait jeté son dévolu sur moi. Il me proposait de me trouver un appartement et me proposait beaucoup d’argent. En échange, je devais être sa compagne. Ce que j’ai catégoriquement refusé. Je pensais à sa femme qui se comportait comme une sœur pour nous. Son mari faisait tout pour être seul avec moi. Comme il ne lâchait pas, j’ai préféré quitter la maison”. Nogaye, après plusieurs mésaventures, est retournée dans son village. Mais elle  a été  obligée de revenir dans la capitale afin de subvenir à ses besoins et à ceux de ses proches. « Mes parents sont âgés et ne peuvent plus travailler la terre. Mes frères, qui ont pris le relais, peinent à faire vivre tout le monde. Il faut bien que j’apporte mon aide », soutient-elle.

« Ma patronne me faisait verser des safaras dans les repas »

Notre troisième interlocutrice a préféré garder l’anonymat. Cette femme de ménage, âgée d’une vingtaine d’années, travaille dans une maison se situant dans un quartier huppé de la capitale sénégalaise. Vivant à Dakar depuis l’âge de treize ans, N.F a eu un parcours différent des premières. « J’ai passé plus de cinq ans dans une grande famille, se remémore-t-elle. Ma patronne m’a appris l’essentiel de ce je sais faire aujourd’hui. C’est après son décès que j’ai quitté la maison.  Quelque temps après, j’ai trouvé un travail, dans une famille polygame. C’est la première femme qui était ma patronne. Je n’ai pas duré là-bas car elle me forçait à mettre des safaras (liquide pour jeter divers sorts) dans les repas que je préparais ». Poursuivant, N.F. lâche : « Je me disais que si jamais il arrivait quelque chose à son mari, ce serait de ma faute ».

Les femmes de ménages ont tendance à suppléer leur patronne dans la gestion des ménages. Certains vont plus loin en prenant la place des femmes de maison. En tout état de cause, elles sont souvent témoins des histoires les plus secrètes.

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