Placé sous mandat de dépôt depuis le 7 avril dernier, l’éleveur Moussa Bâ a été jugé, hier, au Tribunal des flagrants délits de Dakar pour menaces de mort, charlatanisme et escroquerie portant sur 6,7 millions de nos francs.
D’après le quotidien L’Observateur qui donne la nouvelle dans sa parution de ce mardi, il a finalement été condamné à une peine de trois (3) mois d’emprisonnement ferme assorti d’une amende de cinq (5) millions de francs Cfa.
Malgré les nombreux cas d’escroquerie en rapport avec le charlatanisme dévoilés et portés sur la place publique, certains citoyens ne sont pas encore éveillés. Ils se font toujours berner par les charlatans et autres faiseurs de miracles.
En l’espèce, c’est un éleveur du nom de Moussa Bâ qui a escroqué un enseignant dénommé Sanou Cor. À la barre, il a reconnu les faits qui lui sont reprochés sauf le délit de menace de mort. Il avoue qu’il lui a donné de l’eau bénite à deux reprises, reconnaissant lui avoir causé du tort.
« Nous avons entamé une médiation et je lui ai remboursé 3 millions de francs cfa. Je peux vous dire que l’enseignant m’avait demandé de l’aider pour qu’il devienne directeur d’école », déclare-t-il.
Roulé dans la boue, Sanou Cor raconte : « J’ai rencontré le mis en cause au rond-point Case-Bi. Ce jour-là, il m’a dit qu’il voulait se rendre à Pikine. Nous avons partagé la même voiture et sympathisé sous l’angle du cousinage à plaisanterie. Quand je lui ai dit que je suis professeur, il m’a remis son numéro en me demandant de le contacter. Une semaine après, je l’ai appelé. C’est ainsi qu’il m’a présenté son grand-père Demba Bâ ».
Et de poursuivre : « Après une séance de voyance, ils m’ont réclamé 15 000 francs pour les sacrifices. Ils m’ont révélé beaucoup de choses sur ma vie, surtout sur ma santé chancelante avant de promettre de me soigner. Ensuite, le prévenu m’a demandé de le trouver à Scat Urbam, derrière le Pentola. Après avoir pris les bains mystiques, je lui ai donné immédiatement les 174 000 francs que j’avais en poche. J’ai emprunté 1 million à mon frère pour les lui envoyer via Wave. J’ai été hospitalisé à deux reprises. On me disait que j’étais atteint par des djinns ».
Sanou Cor a souligné qu’il a retrouvé ses esprits grâce à un de ses élèves qui lui a donné un autre bain mystique. Il mentionne qu’il est allé voir Moussa Sow qu’il a menacé. « Après moult négociations, c’est son homonyme qui travaille à la présidence qui a décidé de me rembourser et m’a demandé de prendre 3 millions de nos francs. Après cela, je l’ai perdu de vue pendant 16 mois. Je voulais payer mes dettes et être quitte avec ma conscience « , laisse-t-il entendre.
Selon l’avocat de la partie civile, le prévenu avait reconnu les faits à la section de recherches. « Il a fait des propositions de paiement en présence de sa famille. Mon client lui a dit qu’il lui concède les 700 000 francs Cfa. Il lui a remis 3 millions. Il devait éponger les 3 millions dans un délai de quatre mois », défend-il.
Le parquet a requis une application de la loi. Quant à Me Daouda Kâ, avocat de la défense, il souligne que l’infraction de menace de mort est un délit tiré par les cheveux.
« Il ne résulte d’aucun élément du dossier. Sa famille a tout fait pour payer les 3 millions de francs Cfa », a plaidé la robe noire.
Finalement, le juge après en avoir délibéré conformément à la loi, a relaxé le prévenu du délit de menace de mort avant de le condamner à trois mois d’emprisonnement ferme assorti d’une amende de 4,7 millions de nos francs.
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