A travers un long texte poétique nommé « Chronique d’une stratégie inachevée », Mary Teuw Niane, qui a quitté le pouvoir pour l’opposition à quelques jours des Législatives du 31 juillet dernier, révèle le « plan secret du président Macky Sall », qui a finalement capoté grâce/à cause de la crise du coronavirus.
D’après l’ancien PCA de Petrosen, le président Sall voulait donner du poids à son beau frère et maire de Saint-Louis, Mansour Faye, pour faire de lui son successeur en 2024. Une sorte de prolongement du 3e mandat, déclare Mary Teuw Niane. Selon lui, c’est la crise du coronavirus qui a montré les limites de Mansour Faye.
Voici son texte.
« Chronique d’une stratégie inachevée
Tout semblait scellé depuis avril 2019.
Le troisième mandat et la probable succession familiale.
La voie était balisée, les obstacles réels et imaginaires dégagés.
Le poste de premier ministre supprimé, les têtes qui émergeaient, en deux vagues, balayées.
Un leurre éblouissant brandit soutenu par des thuriféraires intarissables : le fast track.
Il fallait aller vite, très vite, qu’il n’y avait plus besoin du poste de Premier Ministre. Le coordonnateur de l’action gouvernementale devenait subitement le retardateur de l’achèvement des projets gouvernementaux.
À Saint Louis dans un site web un pseudo journaliste théorisait déjà une succession à la Poutine-Medvedev pour le Maire de la ville tricentenaire. Malheureusement le COVID finit par montrer au grand jour les insuffisances et les tares du potentiel candidat du Nord.
Le Gouvernement, l’administration, les institutions et toutes les structures de l’État furent politisés.
Ils insérèrent des incompétents notoires aux seuls fins d’obtenir un assentiment généralisé et unanime sur le probable projet d’un troisième mandat prolongé par une succession familiale à travers l’équivalent du fameux article 35 du Président Léopold Sédar Senghor qui permit à Monsieur Abdou Diouf de lui succéder.
Les juristes défroqués, les politiciens-arrivistes du temps du Président Abdoulaye Wade, les politiciens qui voyaient leur étoile coïncider avec la réélection pour un troisième mandat du Président de la République inventèrent le subterfuge de la deuxième candidature pour un deuxième mandat de cinq ans. Ils oublièrent amnésiques les proclamations de foi, les témoignages devant Dieu jusqu’aux comparaisons avec la prière du Eid un soir du mois de décembre 2018 pour essayer en rang dispersé de convaincre qu’une nouvelle candidature était possible.
D’ailleurs un Ministre d’État, sûr de son fait et de sa position, ne dit-il pas que les élections législatives étaient le premier tour de la présidentielle de 2024? Messieurs Karim Wade et Khalifa Sall étaient déjà éliminés de la course à la présidentielle de 2024.
Au sein de l’APR, Aminata Touré, Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, Mouhamadou Makhtar Cissé et d’autres étaient de fait mis sur le banc de la route pour une possible succession.
Le processus de liquidation du Président Ousmane Sonko était avancé malgré l’opposition vaillante de la population sénégalaise notamment de la jeunesse. Enfin les sénégalaises et les sénégalais venaient de percevoir le schéma machiavélique de liquidation programmée de tous les potentiels successeurs qu’ils appartiennent à la majorité ou à l’opposition. Seules les méthodes étaient différentes les uns l’éloignement des postes gouvernementaux et les autres des décisions de justice qui invalidaient leur possible candidature.
Monsieur Barthélemy Diaz est aussi suspendu à une décision de justice lourde de conséquence en septembre prochain.
Tout était en place.
Les élections législatives par l’élection du Maire de Saint Louis et une large victoire de la majorité devaient parachever le puzzle et diriger le pays vers une réélection facile du locataire de l’Avenue Léopold Sédar Senghor.
Patatras, tout s’est écroulé !
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