Hajj 2024 : Les terribles confessions de certains pèlerins sénégalais

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Les autorités saoudiennes du Hajj 2024 ont annoncé que plus de 1300 personnes ont perdu la vie durant le Hajj 2024. De retour au Sénégal, certains pèlerins sont revenus sur leur séjour.

Mouhamed Badiane, à travers le journal L’Observateur, a fait des révélations : « Choqué de voir des gens mourir dans les rues ».

« J’ai vu des gens mourir devant moi. Quand nous avons quitté Arafat pour aller à Mouna, sur le chemin du retour, j’ai vu 5 personnes décédées. Trois sur le bord de la route, l’un au milieu de la chaussée et le dernier sur le trottoir. Les ambulances allaient et venaient sans cesse pour transporter les corps sans vie. Toutes les voitures ont été stoppées pour faciliter le déplacement des ambulances.

Ça m’a choqué de voir des gens mourir dans les rues. J’ai ressenti beaucoup d’émotion. C’était vraiment triste. Dans ta tête, tu te dis que ce sont des gens comme toi, qui ont quitté leur famille pour venir accomplir l’un des piliers de l’Islam et qui y ont laissé leur vie. Toutes ces morts sont dues à la chaleur. Il faisait excessivement chaud à La Mecque. À un moment, il faisait 51°C entre 13h et 17h. C’était une chaleur étouffante.

Si le pèlerin a certaines pathologies, il ne peut pas survivre, surtout ceux qui viennent de pays où il ne fait pas très chaud toute l’année. Les personnes âgées ne peuvent pas résister et finissent pour la plupart par succomber. J’ai eu énormément de compassion pour eux en pensant à leur famille, car les gens sont enterrés sur place. Tu fais le tour de la question et tu te rends compte que c’est très dur. C’est vraiment difficile ».

Dans la même lignée que M. Badiane, Oustaz Assane Diop, PDG de Sen Makka Travels, révèle : « Le jour de la Tabaski, nous avons dépassé au minimum 5 morts sur le bord de la route ».

« Il y a eu plein de manquements. L’étape de Mouna est la plus difficile. Des millions de personnes se retrouvent dans un seul endroit où les températures peuvent atteindre de 47°C à 51°C. Les gens n’ont même pas d’eau glacée à boire. Le système de climatisation n’est pas efficace. Les tentes peuvent contenir jusqu’à 300 personnes.

Les conditions y sont excessivement difficiles. Le jour de la Tabaski, nous avons dépassé au minimum 5 morts sur le bord de la route, alors que nous étions en taxi. L’ami avec lequel nous étions était tellement traumatisé qu’il ne pouvait dire un mot. Il est resté silencieux tout le trajet.

C’est après que les policiers sont intervenus. C’est après que nous avons entendu parler de 1000 morts et on nous a dit que c’était dû à la chaleur. J’ai parcouru 18,5 kilomètres le jour de Arafat (samedi 15 juin) de 06h à 11h sous 47°C. Tu ne vois pas de voiture et, interpellés, les policiers se limitent à te jeter une bouteille d’eau.

L’ambulance que j’ai arrêtée m’a dit qu’elle pouvait me laisser à La Mecque car elle ne pouvait pas aller jusqu’à Arafat. Les conditions sont infernales. Même les jeunes souffrent. Les personnes âgées ne peuvent pas tenir sous cette chaleur et c’est pourquoi elles meurent. Nous sommes dans le convoyage des pèlerins depuis des années, donc nous avons l’habitude d’entendre que des gens sont morts ici, mais l’ami avec lequel j’étais est vraiment traumatisé.

L’année dernière, nous avons eu une dizaine de pèlerins sénégalais décédés, cette année nous en avons eu 5. Il faut que l’encadrement soit revu, ainsi que les conditions de transport. C’est un véritable casse-tête. Les gens sont épuisés. »

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