Le décor qu’offre la baie de Ngor au lendemain de la Tabaski n’est pas des plus reluisants. Elle est l’une des plages autorisées qui attire plus de monde partout ailleurs à Dakar. Des activités comme la vente de poissons grillés, locations de parasols, traversée en pirogues ou bateaux entretiennent des familles entières dans ce village Lébou. Au lendemain de la Tabaski, Seneweb s’est rendue dans cette partie du villages appelé « Khatekheli » sur la plage de l’hôtel Ngoor Diarama.
Le décor qu’offre la plage donne le frisson et pousserait au renoncement le baigneur le plus hardi. Ici, il semblerait que nos parents Lébous ne connaissent pas les délices des fameux « lakhass » faits à partir de ces abats de moutons qu’ils ont jetés aujourd’hui sur cette plage tant prisée par les baigneurs dakarois.
Societe
Après-Tabaski : La plage de Ngor, décharge à ciel ouvert
Le décor qu’offre la baie de Ngor au lendemain de la Tabaski n’est pas des plus reluisants. Elle est l’une des plages autorisées qui attire plus de monde partout ailleurs à Dakar. Des activités comme la vente de poissons grillés, locations de parasols, traversée en pirogues ou bateaux entretiennent des familles entières dans ce village Lébou. Au lendemain de la Tabaski, Seneweb s’est rendue dans cette partie du villages appelé « Khatekheli » sur la plage de l’hôtel Ngoor Diarama.
Le décor qu’offre la plage donne le frisson et pousserait au renoncement le baigneur le plus hardi. Ici, il semblerait que nos parents Lébous ne connaissent pas les délices des fameux « lakhass » faits à partir de ces abats de moutons qu’ils ont jetés aujourd’hui sur cette plage tant prisée par les baigneurs dakarois.
Ici, sur plusieurs centaines de mètres, les boyaux de moutons meublent le rivage. Dans l’eau, idem, on comprend ici que tout a été jeté à la mer après que les moutons ont été dépecés. Accompagnés de leurs quatre enfants, ce couple venu pour baignade matinale a dû renoncer à son excursion.
« Je suis Madame Esther, là on était venu ce matin pour profiter un peu de la plage comme c’est le lendemain de fête mais là on ne peut pas profiter de la plage parce qu’il n’y a que des boyaux dans la mer, la plage est sale, on ne voit que des boyaux. Impossible de s’y baigner. C’est déplorable que les gens viennent jeter leurs ordures dans la mer en sachant que ça ne peut pas se détériorer automatiquement. Il y a un système qui est mis en place pour ramasser les ordures les jours de fête, je ne comprends pas pourquoi on jette les ordures dans la mer. Une plage qui est prévue pour se distraire mais là on ne peut pas se baigner, c’est déplorable », souligne -t – elle.
« C’est juste dommage de voir ce que je suis en train de voir, la plage elle est infestée de boyaux, je trouve ça irrespectueux envers les autres et envers soi -même. D’ailleurs et ça là, ça nécessite un grand nettoyage et c’est vraiment dommage », se désole M. Steve.
Si tout le monde déverse à la mer, d’autres nettoient
L’entretien de la baie de Ngor aux lendemains de fête est pourtant inscrit dans le calendrier de certains Ngorois. Ces membres de l’école de sauvetage les Dauphins se sont volontairement investis pour nettoyer la baie après le coup porté au civisme.
« Ce que nous nettoyons à la plage à chaque lendemain de Tabaski, c’est des déchets provenant des dépècements de moutons. Vous savez, ceux qui habitent au bord de la plage nettoient naturellement au bord de la plage les intestins et boyaux de leurs moutons de Tabaski. Quand ils finissent de nettoyer il y a des déchets et le problème réside dans l’évacuation de ces déchets parce qu’après avoir fini, ils laissent tout sur place », souligne Doudou Guèye de l’école de sauvetage les Dauphins.
Nous devions être des citoyens modèles
Pourtant, les autorités locales comme religieuses avaient bien sensibilisé contre le déversement des boyaux de mouton lors de la fête de la Tabaski. Un appel tombé dans l’oreille d’un sourd.
« Nous avons sensibilisé la population juste après la prière de la Tabaski pour que les gens ne déversent pas les débris provenant des moutons sur la plage mais il me semble qu’ils ne nous ont pas écoutés. Nous sommes aussi des acteurs de l’environnement et nous ne voudrions jamais que la plage de Ngor ait le même sort que la baie de Hann », averti Diop Barham, un religieux de la localité.
Il poursuit : « Si vous remarquez bien à Dakar, la plage de Ngor est la seule qui peut recevoir du monde, les autres sont interdites ou privatisées. Elle est la seule baie qui reste aux Dakarois, c’est à nous d’être des citoyens modèles pour la préserver », ajoute le religieux qui est prêt à porter la sensibilisation au porte à porte pour que pareils comportements ne se répètent sur la baie de Ngor.
Municipalité de Ngoor : « les gens doivent s’approprier le combat de la gestion des déchets »
À Ngor, les populations ont été sensibilisés juste après la prière de l’Aid El Kébir par rapport à la gestion des déchets mais les populations ont fait fi des appels et recommandations. Le maire de la localité interpellé sur la question a invité ses administrés à avoir un comportement plus civique.
« Aussi colossaux soient les efforts d’une mairie, si ses administrés ne suivent pas, il sera difficile de relever le défi de l’assainissement, la plage est un patrimoine commun. Nous avons évoqué cette question de gestion des déchets dans toutes nos sphères et dans toutes les assemblées où se retrouvent les fils de cette commune. Les populations doivent se l’approprier. Les gens doivent comprendre que tout le travail qu’on est en train d’abattre avec l’UCG et tous nos partenaires, c’est pour le bien-être », a fait savoir Amadou Guèye Atti, maire de la commune de Ngor.
Les déchets de l’après Tabaski à Ngor ont mis au grand jour un civisme qui périclite de plus en plus dans nos sociétés marquées par un contexte de crise sanitaire.
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