Même pas fichus d’élaborer convenablement une liste ! Le feuilleton ubuesque que nous offre la classe politique, depuis maintenant pratiquement deux semaines, a de quoi nous faire honte et en même temps nous inquiéter. Depuis le début de cette séquence, on assiste à un festival de boulettes entre les erreurs sur les parrainages, d’une part, et la méconnaissance des dispositions régissant la parité, d’autre part. Comment des hommes politiques qui font preuve d’un amateurisme aussi criard, qui s’illustrent d’aussi triste manière par leur méconnaissance des règles de procédure électorale qu’ils ont eux-mêmes voté, peuvent-ils prétendre diriger les destinées des Sénégalais. Que dirait-on si un arbitre, le jour d’un match, manifestait son ignorance des règles du hors-jeu ou se ridiculiserait par sa méconnaissance de la durée légale du temps de jeu. Du reste, un cas de figure similaire s’est produit lors de la dernière CAN avec l’arbitre zambien Janny Sikazwe lors d’un match Tunisie-Mali qui restera dans les annales pour son côté insolite. On ne l’a plus revu de la compétition.
Au Sénégal, par contre, malgré le formidable numéro d’amateurisme dont font preuve certains leaders, on peut déjà gager qu’ils ne feront pas profil bas. Ils useront d’arguties et plastronneront sur les plateaux de télé pour tenter de défendre l’indéfendable. Ils s’écharperont et s’enverront des noms d’oiseaux pour le plus grand plaisir des férus de punchline. Ces calembredaines, toutefois, ne pourront occulter l’essentiel : nos hommes politiques donnent davantage l’impression d’être des Ducobu que les héritiers de Mamadou Dia ou de Senghor.
Pauvre Sénégal ! Et dire que ce sont ces mêmes hommes qui vont devoir trouver des solutions aux problèmes de l’heure : crise du système sanitaire, conséquences économiques de la guerre en Ukraine, tensions sécuritaires dans la sous-région, sentiment d’insécurité dans les rues, quartiers et villages du Sénégal, urgence climatique…
Plus que tout, le Sénégal est d’abord malade de sa classe politique.
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