« Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe » à travers les sanctions économiques occidentales, a affirmé mardi le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire, jugeant « inappropriée » sa mention de « guerre économique » évoquée plus tôt.
« Le rapport de force économique et financier est totalement en faveur de l’Union européenne, qui est en train de découvrir sa puissance économique », a également estimé le ministre sur France Info.
Une des dernières mesures en date, le blocage des avoirs en devises de la banque centrale russe détenues à l’étranger, a provoqué un plongeon de la monnaie russe lundi, tandis que de nombreuses personnes se sont précipitées à la banque pour retirer du liquide.
En urgence, la Russie a interdit lundi à ses résidents de transférer des devises à l’étranger et obligé les exportateurs russes à convertir une grande partie de leurs revenus en roubles.
La totalité des avoirs russes que les Occidentaux vont geler représente « presque 1.000 milliards de dollars », a indiqué le ministre mardi, ajoutant: « nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie ».
Dans une déclaration transmise à l’AFP mardi, le ministre a toutefois précisé que « le terme de guerre utilisé ce matin sur France Info était inapproprié et ne correspond pas à notre stratégie de désescalade », ajoutant que « nous ne sommes pas en conflit contre le peuple russe ».
En pleine montée de tensions économiques et alors que la Russie a agité la menace nucléaire dans des termes voilés, l’ancien président russe Dmitri Medvedev avait réagi aux propos du ministre français dans un tweet: « Un ministre français a dit aujourd’hui qu’ils nous avaient déclaré la guerre économique. Faites attention à votre discours, messieurs! Et n’oubliez pas que les guerres économiques dans l’histoire de l’humanité se sont souvent transformées en guerres réelles ».
La banque centrale russe a également relevé massivement lundi le taux d’intérêt directeur à 20%. « Les entreprises ne pourront pas emprunter sauf à des taux élevés », a dit le ministre français en référence à cette décision, affirmant que les Occidentaux sont prêts si nécessaire à « un nouveau renforcement des sanctions », comme affirmé la veille par la présidence française.
« L’urgence est de relever le coût de la guerre pour le président (Vladimir) Poutine », avait indiqué lundi l’Elysée, en estimant que les sanctions déjà prises « font plus mal que le président Poutine ne l’avait anticipé ».
Mardi, Bruno Le Maire a estimé que le peuple russe allait subir les effets des sanctions « en raison de son dirigeant ». « On ne sait pas faire autrement », a-t-il reconnu.
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