Selon les données de la dermatologue de l’hôpital Dalal Jamm, Dr Aida Guèye, la dépigmentation demeure une réalité inquiétante au Sénégal, qui se classe au troisième rang des pays africains où cette pratique est la plus courante.
En 2017, des chiffres alarmants ont été rapportés : 71 % des femmes à Pikine, 62,1 % à Kaffrine et 54,8 % aux Parcelles Assainies pratiquaient la dépigmentation. Cette tendance a persisté, avec une estimation indiquant que sur une population générale de 100 femmes, 67 avaient recours à l’éclaircissement artificiel de la peau. Sur le plan économique, cette pratique représente une part importante des revenus des ménages, avec le « Xessal » constituant jusqu’à 19 % des ressources familiales, englobant les coûts directs et indirects ainsi que les préjudices sociaux.
Ce phénomène n’est pas propre au Sénégal ; il affecte de nombreux pays africains, avec des taux particulièrement élevés en République démocratique du Congo, au Togo, au Mali, au Congo et en Afrique du Sud. Près de 90 % des femmes qui se livrent à cette pratique le font pour des raisons esthétiques, influencées par des normes de beauté culturelles et sociales.
Cependant, les conséquences de la dépigmentation vont bien au-delà de l’esthétique. Le cancer cutané est l’une des graves complications, avec une mortalité atteignant près de 100 %. D’autres problèmes de santé, tels que le diabète, l’hypertension artérielle, les troubles endocriniens et l’insuffisance rénale, peuvent également découler de l’utilisation de produits dépigmentants contenant des corticoïdes.
→ A LIRE AUSSI : CAN 2025 : Côte d’Ivoire, Sénégal…,Les chapeaux probables pour le tirage au sort des éliminatoires
→ A LIRE AUSSI : Lutte contre la corruption, les Sénégalais se ruent vers un groupe WhatsApp après le discours du Pr Diomaye Faye (photo)
→ A LIRE AUSSI : Classement FIFA : Le Maroc perd une place, statu quo pour le Sénégal
'