Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit reconnaitre que son pays ne pourra pas adhérer à l’Otan. La potentielle adhésion du pays à l’alliance militaire est l’un des motifs avancés par la Russie pour justifier l’invasion du pays.
Volodymyr Zelensky multiplie les signaux d’ouverture en direction de la Russie. «Il faut reconnaître» que l’Ukraine ne pourra pas adhérer à l’Otan a déclaré ce mardi le président ukrainien, alors que ce dossier est l’un des principaux motifs avancés par la Russie pour justifier son invasion de son pays, en guerre depuis le 24 février.
«Nous avons entendu pendant des années que les portes étaient ouvertes, mais nous avons aussi entendu que nous ne pourrions pas adhérer. C’est la vérité et il faut le reconnaître», a déclaré Zelensky pendant une visioconférence avec des dirigeants des pays de la Joint Expeditionary Force, une coalition militaire menée par la Grande-Bretagne. «Je suis content que notre peuple commence à le comprendre et à ne compter que sur ses forces», a-t-il ajouté.
Le président Ukrainien a toutefois regretté que l’Otan, «qui semble hypnotisée par l’agression russe», refuse de créer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, une demande répétée de Kyiv ces derniers jours. «On entend des arguments selon lesquels la Troisième Guerre mondiale pourrait commencer si l’Otan ferme son ciel pour les avions russes. C’est pour cela que la zone humanitaire aérienne n’a pas été créée au-dessus de l’Ukraine et c’est pour cela que les Russes peuvent bombarder les villes et tuer des gens, faire sauter des hôpitaux et des écoles», a-t-il lancé. Et de souligner que la zone d’exclusion aurait permis d’interdire à tout avion russe de survoler son pays, sous peine d’être détruit par l’aviation de l’Otan. «Aujourd’hui, la direction de l’Alliance a donné le feu vert à la poursuite des bombardements sur des villes et villages ukrainiens, en refusant d’instaurer une zone d’exclusion aérienne», avait-il notamment affirmé dans une vidéo publiée le 4 mars par la présidence ukrainienne. Mais pour l’Otan, l’instauration d’une telle zone équivaudrait à une déclaration de guerre.
L’annonce de Volodymyr Zelensky intervient alors qu’une quatrième session de pourparlers entre la Russie et l’Ukraine a repris ce mardi. Depuis quelques jours, le président ukrainien tente une ouverture en direction de Moscou par la voie diplomatique. Le 8 mars, il avait déclaré lors d’une interview à la chaîne américaine ABC : «S’agissant de l’OTAN, j’ai tempéré ma position sur cette question il y a déjà un certain temps, lorsque nous avons compris» que «l’OTAN n’était pas prête à accepter l’Ukraine» , tout en se disant prêt à un «compromis» sur le statut des territoires séparatistes de l’est de l’Ukraine dont le président russe Vladimir Poutine a reconnu unilatéralement l’indépendance juste avant de lancer sa guerre fin février.
L’éventualité d’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan est l’un des points de crispation majeur entre Moscou et Kyiv. Depuis le début de l’offensive, Moscou réclame la garantie que l’Ukraine n’entrera jamais dans l’OTAN, une alliance transatlantique créée pour protéger l’Europe de la menace de l’URSS au début de la Guerre froide et qui s’est ensuite progressivement élargie à certaines ex-républiques soviétiques entre 1997 et 2004. Pour l’Ukraine, indépendante depuis 1991, rejoindre l’alliance serait un moyen d’échapper à la tutelle russe. Mais ces dernières années, la candidature du pays n’a eu de cesse d’être déclinée par certains pays membres de l’OTAN, qui redoutaient de fâcher définitivement les Russes.
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