Les fortes pluies qui se sont abattues sur Dakar et sa banlieue n’ont pas occasionné que des inondations mortelles dans la capitale. Celles-ci ont en effet, causé une situation très grave au niveau de Hann Bel-Air, suite à une fuite sur un tuyau conducteur d’essence de la Société africaine de raffinage (Sar). Suivant le journal les « Echos », les habitants de la zone concernée ont d’ailleurs été déplacés et logés dans une école en attendant d’y voir plus clair.
Hann Bel-Air et les quartiers environnants sont donc assis sur une bombe à retardement qui risque d’exploser à tout moment, si rien n’est fait pour pallier une telle éventualité. Selon l’environnementaliste Bassirou Ndiaye, c’est vers le quartier de la mairie de Hann Bel-Air, en face du centre de santé jusque vers le Lycée que cette situation a été notée. « Il y a eu une fuite sur un tuyau de la Sar qui conduit de l’essence. Cette fuite occasionne l’échappée d’une bonne quantité d’essence du tuyau conducteur. Quand il a été mis au courant de cette situation, le maire Babacar Mbengue a fait appel aux autorités administratives du pays. Mais la quantité d’essence qui s’est déversée sur le sol est très importante au point que les autorités ont été obligées de déplacer plusieurs familles qui vivaient aux alentours de la zone concernée pour les loger au niveau du lycée», a révélé l’environnementaliste Bassirou Ndiaye.
C’est dire donc que c’est un grand danger qui guette notre pays et qu’il urge pour les autorités de se bouger au plus vite pour éviter le pire. En effet, même si chaque famille déplacée a reçu de la part de la Sar la somme 100.000 francs, ce n’est visiblement pas cela qui va régler la situation. Cette situation est d’ailleurs plus grave au niveau de la cité Bellevue. Car là, l’essence qui s’échappe des tuyaux conducteurs de la Sar a fini de se mélanger avec les eaux de pluie qui ruissellent vers la mer.
Ce qui fait dire à Bassirou Ndiaye qu’il s’agit d’une menace très dangereuse qui doit interpeller l’Etat au plus haut sommet. «Ce qui se passe dans ces quartiers n’a aucune différence avec la situation qui sévit à Goma en République démocratique du Congo ou au Nigeria où l’on note souvent des grandes explosions qui font plusieurs centaines de morts à cause de fuite des carburants. Et on peut même dit que ce qui se passe à Hann Bel-Air est beaucoup plus grave parce qu’ici il ne s’agit pas de camion citerne mais d’une raffinerie avec un tuyau qui transporte des quantités très importantes d’essence sur des kilomètres», dit-il encore.
Preuve de l’importance de la quantité de carburant transportée par ce tuyau, il suffit de dire c’est ce tuyau qui va jusqu’au Port autonome de Dakar pour alimenter la station de Oryx au niveau du port. «Cette situation est donc un danger permanant pour les populations qui habitent ces quartiers parce qu’il suffit d’une petite braise pour mettre le feu sur tout le dispositif. Ce qui serait une catastrophe pour notre pays. Mais déjà il faut dire que nous assistons à une catastrophe écologique et qu’il faut impliquer les experts en la matière pour trouver une solution au plus vite», note encore l’environnementaliste qui appelle la Sar à revoir ses installations qui, de son point de vue, sont vieillissantes.
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