Le Sénégal fait partie des rares pays en Afrique de l’ouest à avoir connu une stabilité (bien que précaire) sur le long terme malgré toutes les richesses dont il regorge. De telles richesses attirent souvent l’intérêt de personnes physique et morale peu recommandables qui, pour prospérer, installent souvent dans leurs régions cibles un climat d’insécurité générale afin de pouvoir piller en toute impunité.
Récemment, dans le sud du pays, l’armée a assailli et récupéré les principales bases des rebelles du MFDC. Les occupants de ces lieux sont des individus habitués aux largesses du grand banditisme qui se sont subitement retrouvés au chômage. Dans les mouvements d’humeur, il y a des actes de grande délinquance perpétrés par des individus qui semblent être des invétérés de ces pratiques. Ils savent se servir d’armes à feu et coordonnent très bien leurs interventions. Ils n’ont rien à voir avec ce citoyen sénégalais qui profite du mouvement de la foule pour voler dans la mêlée des sacs de riz ou des produits dont il n’est pas vraiment sûr de l’utilité. Ces individus que l’on voit dans les vidéos opèrent en petits groupes de commandos organisés qui savent manier l’arme à feu. Alors, même si on est tenté de les assimiler à des nervis, il ne faut pas oublier que les nervis se reconnaissent généralement dans les foules et leur réputation est principalement basée sur la répression des civils, pas sur les grandes casses organisées.
Nous ne saurons donc invalider l’idée selon laquelle des forces obscures seraient en train de profiter des mouvements d’humeur et de ras-le-bol de la population pour sévir mais hey ! ces mouvements ont un soubassement. La population est en train de crier urbi et orbi « LIBEREZ SONKO » à s’en déchirer le poitrail. Accéder à sa requête c’est la déloger de la rue qu’elle ne semble pas avoir l’intention de quitter sans avoir au préalable obtenu gain de cause. Accéder à sa requête c’est libérer les forces de sécurité et de défense pour qu’elles s’intéressent à leur vraie Mission : assurer la sécurité des personnes et des biens. Accéder à sa requête, c’est dépourvoir ces forces obscures de leur pouvoir d’agir, de leur bouclier populaire. Accéder à la requête de la population, c’est tuer le grand banditisme qui est en train de s’épanouir sous couvert du ras-le-bol de la population sénégalaise.
À l’opposé, faire la sourde oreille quant à une demande d’une populaire déterminée ne fera que renforcer l’aura d’une situation de chaos déjà déplorable ayant déjà fait des victimes humaines et des dégâts matériels importants. Les responsabilités ne doivent pas être dévoyées, Monsieur le ministre de l’intérieur et le Président de la République savent pertinemment qu’il n’y a qu’en posant des jalons vers la libération d’Ousmane Sonko et de ses codétenus qu’ils arriveront à apaiser les cœurs des sénégalais qui sont dans la rue. Sermonner une masse qui les tient pour responsables de l’essentiel de ses malheurs revient à prêcher dans le vent. La population sénégalaise sera sourde à tout ce qui ne répondra pas à ses exigences et elle l’a assez prouvé depuis le début des manifestations.
Le procureur de la république gagnera à abandonner les poursuites pour insurrection et troubles à l’ordre public contre le leader de Pastef. A défaut, que l’Assemblée nationale prenne ses responsabilités et refuse pour une fois la levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko. L’histoire lui offre une nouvelle (assez rare) chance d’agir pour les intérêts de ceux pour quoi elle existe, le Peuple. Concernant la plainte pour viol, le juge peut, tout en poursuivant son travail, placer Ousmane Sonko sous contrôle judiciaire. Une fois libre de tous ses faits et gestes, Ousmane Sonko pourra appeler la jeunesse qui le suit au calme, un tel geste aura certainement l’effet escompté.
Vive le Sénégal, le Petit Sénégalais.
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