Imam Ndao revient sur son séjour carcéral: « Ils m’ont enfermé dans une petite cellule non éclairée »

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Cette histoire est très floue…

Je ne saurais vous donner la vraie raison parce que moi-même je ne la connais pas ; cette histoire est très floue. J’avais lu dans Jeune Afrique un article qui parlait de moi et dans lequel il était mentionné que je prétendais enseigner le Coran dans un Daara qui n’avait quasiment pas d’élèves et je me servais de ses jeunes talibés comme couverture. Mais aussi que j’étais quelqu’un qui voyageait beaucoup et qui entretenait des rapports avec des terroristes dans la sous-région et du monde entier. Ces dires sont totalement faux“, selon imam Ndao.

Je n’ai jamais quitté le sol sénégalais…

Il poursuit : “En dehors de mon cursus scolaire en Mauritanie, je n’ai jamais quitté le sol sénégalais. On m’a collé toutes sortes d’étiquettes et inventer toutes sortes de vie. Le pire dans tout ça, c’est que le magazine Jeune Afrique a marqué dans son article que la France avait déployé une unité spéciale qui était rattachée au ministère de l’Intérieur à l’époque ou Abdoulaye Daouda Diallo était à ce poste. Au bout de 6 mois d’investigation, cette unité spéciale a, d’après leurs dires, trouvé des preuves contre moi. D’où la raison de mon arrestation“.

La France…

Pour le prêcheur, “c’est la France qui est derrière toute cette histoire. Je ne fais qu’exécuter ce que demande le bon Dieu et de façon légale. Je ne suis lié à aucune force occulte, encore moins reçu de financements de la part de qui que ce soit. Les gouvernements français et sénégalais sont à l’origine de tout ce qui m’est arrivé. Ils se sont ligués contre ma personne et je trouve cela très minable“.

Le terrorisme existe bel et bien au Sénégal…

Quant à mon arrestation, ils sont venus me cueillir entre 2h et 3h du matin chez moi. Ils ont défoncé la porte puis terrorisé les enfants. Avec tout le boucan, j’ai pensé au début que c’était des bandits qui venaient pour dévaliser le Daara. Je me suis mis dans un coin de ma chambre à les observer. Ça a duré un moment puis je suis sorti et suis allé à leur rencontre. Et l’un d’eux s’est présenté à moi comme gendarme. Le terrorisme existe bel et bien au Sénégal, et c’est ce qu’on a fait avec moi ! En plus de m’avoir terrorisé, ils ont fait la même chose avec mon entourage, mes sympathisants, les Sénégalais, au point où plus personne n’osait s’exprimer“, regrette imam Ndao repris par Dakarmatin.

Ils m’ont demandé de changer mon discours en échange de…

Pour lui, c’est son discours qui dérange. En veut-il comme preuve, lorsqu’il était détenu au Camp-Pénal : “Ils ont même été jusqu’à me demander si je serais prêt à changer mes discours en échange de ma liberté. Mon discours gêne… A la Section de recherches, ils m’ont enfermé dans une petite cellule non éclairée. J’y ai vécu toutes sortes d’émotions. Quand ils m’ont demandé si je connaissais la raison de mon arrestation, je leur ai répondu que non. Et c’est par la suite qu’ils m’ont révélé que j’avais créé une cellule terroriste en Afrique et dans la sous-région afin d’y mener des actions. Ils avaient saisi mon ordinateur et fouillé tous les fichiers mais, ils ne trouvaient rien qui disait que j’étais mêlé à une quelconque affaire de terrorisme. Tout ce qu’ils ont vu par la suite ce sont des films, des documentaires en rapport avec le terrorisme. Après, c’est normal parce que je suis une personne qui, de nature, aime se cultiver. Et j’ai jugé nécessaire de me renseigner sur le sujet. Ce sont ces films et documentaires qui leur ont servi de ‘preuves’…

Lgbt…

Et concernant la loi sur le terrorisme, il invite les Africains à faire très attention à cette loi, “parce qu’une académie internationale a été implantée au Côte d’Ivoire. Ils veulent une recolonisation et ces gens sont formés par des hauts fonctionnaires. L’idée c’est de les formater et de les faire réfléchir comme les français. Je trouve ça malheureux. Cette loi est une réponse à celle portant sur la criminalisation du Lgbt. Mais ce ne sera pas chose facile car, les Sénégalais sont désormais éveillés. Et avec les réseaux sociaux, ce n’est pas gagné d’avance“.

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