Publié par L’ancien commandant de la Garde présidentielle sénégalaise, Ibrahima Dramé, a déposé plainte contre le général Moussa Fall, ancien Haut commandant de la Gendarmerie nationale. Les accusations portent sur des faits graves : harcèlement, kidnapping et torture. Mais derrière cette affaire se dessinent des zones d’ombre liées aux parcours controversés des deux hommes.
Les accusations portées contre le général Moussa Fall
Ibrahima Dramé soutient que sa carrière a été sabotée par des décisions disciplinaires injustifiées prises par le général Fall. Ces décisions, selon lui, violent les règlements militaires ainsi que le Code de justice militaire. Ces actions auraient conduit à sa radiation et à son incarcération, ce qui le pousse aujourd’hui à demander justice, dénonçant un acharnement orchestré.
Un passé controversé pour Ibrahima Dramé
Cependant, le parcours d’Ibrahima Dramé n’est pas exempt de polémiques. En 2022, une enquête de l’inspection de la Gendarmerie nationale, relayée par Dakaractu, l’accusait d’escroquerie. Au moins huit victimes présumées ont déclaré avoir été flouées, avec des pertes financières initialement estimées à 43,3 millions de francs CFA, montant porté à 63,3 millions après de nouvelles révélations.
Escroquerie au visa
Parmi les accusations, Dramé aurait vendu de faux visas pour le Canada. Des individus, dont Ibrahima Guèye, Moustapha Guèye, Yara Ndour et Alioune Badara Fall, lui auraient remis plus de 9 millions de francs CFA, souvent dans un cadre institutionnel renforçant sa crédibilité.
Fraudes foncières
D’autres plaignants, dont trois policiers et un entrepreneur, l’accusent de malversations dans des transactions foncières, avec des pertes financières variant entre 2,3 et 22,3 millions de francs CFA.
Arrestation, libération et nouvelles accusations
Gracié en décembre 2023, Ibrahima Dramé a de nouveau fait parler de lui en janvier 2024 après l’envoi de messages menaçants à plusieurs officiers supérieurs, dont le général Fall. Ces menaces, dans lesquelles il évoquait un potentiel ralliement à la Casamance, ont conduit à son arrestation à Ziguinchor en février 2024.
Bien qu’il ait accusé le général Fall de tortures, aucune preuve n’a été trouvée dans les procès-verbaux. Lors de son audition, Dramé a attribué ses propos menaçants à un sentiment d’abandon et de colère, avant de présenter des excuses officielles.
Une affaire qui soulève des questions
Cette confrontation reflète des tensions profondes au sein de l’armée sénégalaise, mettant en lumière des dysfonctionnements institutionnels et des rivalités personnelles exacerbées. Tandis que les accusations se multiplient des deux côtés, cette affaire interpelle sur les responsabilités et l’intégrité des protagonistes, tout en posant la question de la stabilité des structures militaires sénégalaises.
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