Mort atroce de Mamy Doura Diallo et de son bébé : Le procureur de Kédougou détaille l’horreur

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Le procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Kédougou, Baye Thiam, a constaté une «forte négligence », une «incompétence» ainsi qu’un «manquement manifeste aux règles élémentaires» de la médecine, dans l’affaire Mamy Doura Diallo, décédée en couches au centre de santé de la localité.

Dans son sévère réquisitoire, le maître des poursuites renseigne qu’il ressort de la procédure que la patiente avait accouché par césarienne lors de sa précédente grossesse dans le même district. Ce qui «aurait dû persuader le gynécologue, compte tenu de ses antécédents avérés, de la faire accoucher cette fois-ci par voie basse», ajoute-t-il, dans son communiqué. Lequel signale, par ailleurs, que «la défunte qui était diabétique ne pouvait nullement supporter un accouchement par voie basse, vu son poids qui était quasiment à 100 kg».
Enfin, révèle-t-il, «il nous a été donné de constater que le fœtus pesait 4,7 kg et donc ne pouvait, sous aucune acrobatie sortir par voie basse».

Or, «c’est sans pitié ni la moindre émotion» que le gynécologue, informé par la matrone, après constat d’un affleurement de la tête du bébé, «a continué à manœuvrer sans même tenir compte de la fragilité du bébé» et ce, «contrairement à la volonté de l’époux, qui le suppliait de faire une césarienne compte tenu des antécédents de son épouse», relate le procureur. Il ajoute que «s’étant rendu compte qu’il était face à un obstacle imparable, il (le gynéco) a décidé de procéder à une intervention chirurgicale, ce qui était tard car la situation était déjà devenue inextricable».

«Ces manœuvres en cascade ont très certainement provoqué une rupture utérine qui a conduit immédiatement au décès de la mère, suite à une hémorragie externe et un arrêt cardiaque», selon le rapport du médecin-chef du district sanitaire, transmis au parquet le 31 août dernier.

Poursuivies pour homicide involontaire et complicité de ce chef, faits prévus et punis par les dispositions des articles 45-3, 46, 280 et 287 du Code pénal, les personnes mises en cause seront déférées, rapporte LeQuotidien dans sa livraison du jour.

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