Mort en détention de Cheikh Niasse: Des précisions importantes sur le lieu du décès

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Le président de l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (ASRED) suit de très près l’affaire relative à la mort du détenu Cheikh Niasse.

C’est ainsi qu’il a apporté des précisions sur le lieu du décès. A l’en croire, Cheikh Niasse est décédé au Pavillon spécial de l’hôpital Le Dantec. Ibrahima Sall s’explique : «L’ASRED précise que le détenu Cheikh Niasse n’est jamais arrivé en prison. Et selon les dernières informations reçues par un ancien directeur de prison qui était sur place, le juge avait ordonné, après lui avoir décerné un mandat de dépôt, son acheminement direct en urgence vers le Pavillon spécial de l’hôpital Le Dantec où il a finalement rendu l’âme.»

Par ailleurs, l’ASRED continue de constater une recrudescence des cas de décès dans les lieux de privation de liberté au Sénégal.

Pourtant, elle renseigne que «la garde à vue est une mesure privative de liberté prise à l’encontre d’une personne suspectée d’avoir commis une infraction, lors d’une enquête judiciaire. La durée de la garde à vue est limitée. Le suspect à des droits, en tant que gardé à vue, dont celui d’être assisté par un avocat.»

«De plus, rappelle-t-elle, la première chose à respecter, c’est l’application du règlement numéro 5 de l’UEMOA : le pouvoir de l’avocat qui est souvent violé. L’article 10 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme sur le principe de présomption d’innocence est constamment violé et le droit d’être assisté par un médecin n’est souvent pas pris en compte.»

«Des détenus meurent comme des mouches et sans que personne n’en parle»

Généralement, rappelle Ibrahima Sall, tous ces droits humains sont bafoués dans un pays qui est cité comme une exception démocratique en Afrique.

«Nous appelons également les agents de la police et de la gendarmerie à être beaucoup plus professionnels, même si l’individu adopte un comportement de rebelle. Nous tenons également à dire que l’ONLPL (Observatoire national des lieux de privation de liberté) a failli à sa mission de veiller au bien-être des gens qui sont dans les liens de la détention. Cette institution, qui dépend directement du ministère de la Justice, ne peut pas dénoncer certaines pratiques. Elle doit être logée à la présidence de la République, avec un budget suffisant, pour lui permettre de bien accomplir sa mission», souligne-t-il.

Et de dénoncer : «De plus en plus, des détenus meurent comme des mouches et sans que personne n’en parle. Aucune suite logique, ni contre contre-expertise pour les besoins de l’autopsie n’est opérée. Les familles des victimes n’obtiennent jamais gain de cause. Ainsi, nous exigeons l’ouverture d’une enquête judiciaire pour situer les responsabilités.»

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