Pour son mariage, Lala Guèye donne 63 millions CFA de l’héritage familial à son copain qui disparait avec l’argent

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Poursuivi pour escroquerie et blanchiment d’argent, Abdoulaye Cissokho (48 ans) risque 3 ans de prison ferme. Pour ferrer la partie civile, Lala Guèye, il lui a promis le mariage et est parvenu facilement à lui soutirer la somme de 63 millions de FCfa.

Le mariage est le talon d’Achille de la gent féminine. Cette réalité, le prévenu Abdoulaye Cissokho l’a bien comprise. Il a utilisé la piste du mariage pour gruger son ex-maîtresse, Lala Guèye, de la somme de 63 millions de FCfa. Attrait devant le tribunal correctionnel, il a reconnu ne lui devoir que la somme de 6 millions de FCfa. Après des heures de tiraillements, l’affaire est mise en délibéré pour être vidée le 10 mars prochain.
Les faits remontent au courant du mois de février 2021. La partie civile Lala, divorcée sans enfant, avait en charge de vendre leur maison familiale, héritée de leurs parents. Elle fut vendue au Nigérien Timoté à 73 millions de FCfa. Ce dernier habite le même quartier de Médina que le prévenu Cissokho. Selon les accusations de la partie civile, elle soupçonne le prévenu d’avoir pris connaissance de cette transaction. Tout compte fait, le prévenu l’a, dans la même période, interceptée à quelques mètres de chez elle pour lui demander son numéro de téléphone. Il s’était présenté à lui sous le nom de Abdourahmane Camara. Vu sa situation matrimoniale, elle était enchantée de le lui remettre, espérant un éventuel aboutissement positif. De février à mai, soit 4 mois durant, ils étaient dans leur bulle. Cissokho a réussi à la dompter sur tous les points.
Dès le premier rendez-vous, il lui avait offert la somme de 100 000 FCfa. Les jours suivants, pour la mettre en confiance, il lui confiait des sommes exorbitantes souvent avoisinant les 50 millions de FCfa et parfois même plus, sans compter les petits cadeaux. La partie civile était sur son petit nuage. Elle avait même dupliqué la clef de son appartement pour la remettre à Cissokho. Ce dernier lui a fait croire qu’il est entrepreneur et était la plupart du temps entre deux avions. Après 4 mois de relation, il lui a promis le mariage. Mais dès que l’acquéreur lui a remis, comme convenu, les 73 millions de FCfa, Cissokho lui emprunte la somme de 50 millions de FCfa pour, dit-il, décanter une opération. Selon toujours le récit de Lala, elle lui prête la somme sans arrière-pensée. Le lendemain, il est encore revenu à la charge pour lui soutirer encore 10 millions et quelques jours après 3 millions 500 mille pour boucler l’opération. Il lui avait fait la promesse de lui rembourser avant 72 heures. Mais Cissokho tardait et a fini par fondre dans la nature, ne répondant même plus au téléphone. De l’autre côté, sa famille lui mettait la pression.
La plaignante a estimé que le prévenu l’a maraboutée. A en croire Lala, le premier jour de leur rencontre, alors qu’elle se rendait à Massalikoul Djinane pour la prière, le prévenu l’avait suivie. Il lui avait remis, poursuit toujours Lala, une bague. Ce qui laisse croire qu’il l’aurait envoutée. Après investigations, les enquêtes ont révélé sa véritable identité qui est Ibrahima Cissokho. Une perquisition effectuée dans sa demeure a permis aux limiers de saisir deux valises remplies de liasses de billets, 7 téléphones portables, 13 cartes SIM et la somme de 3 millions de FCfa dans son véhicule. Une perquisition au sein de la Sonatel a aussi révélé, qu’il a appelé la partie civile plus de 12 fois ce jour-là. Devant le Tribunal correctionnel de Dakar, le prévenu a nié les faits. Il explique que la partie civile ne lui a remis que la somme de 6,5 millions de FCfa. Elle l’a chargeait de lui trouver, avec cette somme, un marabout qui saura fermer la bouche à ses frères et sœurs pour qu’ils ne puissent pas trouver à redire sur le partage de l’héritage. Les limiers ont visé le blanchiment d’argent parce qu’il découle de leur enquête que le prévenu avait commencé à acheter, avec l’argent, 2 véhicules et une maison à Point E. Convaincu de sa culpabilité, le procureur de la République a requis une peine de 3 ans ferme et la confiscation de ses biens. La défense a plaidé pour la relaxe pur et simple. Délibéré au 10 mars prochain.
Awa Seck

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