Le directeur technique de l’équipe nationale du Sénégal, Moustapha Gaye, qui est par ailleurs l’entraîneur de la sélection nationale féminine, a tiré le bilan de l’Afrobasket auquel prenaient part ses Lionnes. Sur les ondes de la radio Futurs média, il reviendra sans complaisance sur la campagne mitigée des Lionnes qui ont échoué au pied du podium. Mais aussi sur sa double casquette de coach et Dtn, des fonctions qu’ils entend continuer à endosser malgré les critiques nourries. Sans oublier de revenir sur les Nigérianes « impossibles » à battre en ce moment, a-t-il confié avec fatalisme tout en restant optimiste concernant l’avenir de la tanière…
Après avoir parlé d’un échec, à chaud, juste après la petite finale perdue contre le Cameroun, l’entraîneur sénégalais a été moins dur dans ses propos. « S’il doit y avoir un regret dans cet Afrobasket, on peut dire qu’il vient de notre défaite contre le Cameroun, lors du match pour la 3ème place… »
Toutefois, il reconnaîtra » après la défaite, on a eu du mal à remobiliser les filles. C’est normal qu’il y ait eu ce déficit sur le plan mental. Six joueuses sur 12, découvraient l’Afrobasket. Léna Niang et Yacine Diop participaient à leur deuxième Afrobasket… » Un manque d’expérience qui s’est fait sentir face au Nigeria et puis contre le Cameroun, en dépit de la présence de doyennes telles que Mame Marie Sy Diop ou encore Binetou Diémé et Oumoul Khaïry Sarr.
Au fond, rien de bien surprenant, a fait savoir Tapha Gaye sur la Rfm. » Quand nous parlions d’une rupture générationnelle au sein de la tanière et de notre volonté de rajeunir l’équipe, beaucoup pensaient que c’étaient des paroles en l’air… Il n’y avait aucune stratégie cachée derrière, c’est la réalité… Par rapport aux objectifs qu’on s’était assigné, il ne s’agit pas non plus d’un échec patent ! « Un Afrobasket sans podium, une première pour le Sénégal depuis 55 ans si l’on se réfère aux archives.
L’éternel débat sur le cas Astou Traoré ainsi que les anciennes Lionnes qui ont fait les beaux jours de la tanière, est aussi revenu au cours des discussions. Pour le directeur technique, il est bon de rappeler que : » Ceux qui réclament Astou Traoré et Cie aujourd’hui, étaient ceux qui les appelaient les mamies en 2015 ! Toute chose a une fin. Après une évaluation qui a été faite au sein de la direction technique, nous avons jugé utile de procéder à cette rupture générationnelle. Le projet que j’ai, est de renouveler nos effectifs chez les garçons comme chez les files… »
Lors de la demi-finale, Tapha Gaye et son staff technique on fait un constat implacable… » On s’est rendu compte que le Nigeria était plus fort… On ne pouvait pas battre le Nigeria. On avait l’impression de jouer contre des Américaines… On ne pouvait pas gagner cet Afrobasket. Sinon on allait le faire en 2019 ou encore en 2017 contre le Nigeria… » Un terrible aveu d’échec sous-tendu par une réalité indéniable sur l’hégémonie des Nigérianes depuis quelques années.
S’agissant de la compatibilité de son poste d’entraîneur et de celui de directeur technique national (Dtn), il précise : » Le président de la fédération de basket (Babacar Ndiaye) m’a demandé avec insistance de reprendre la sélection féminine. Du moment que j’ai accepté, je compte poursuivre jusqu’au bout… Quand je prenais les Lionnes, je me disais que j’avais tout à perdre. J’avais déjà remporté des trophées mais je savais que la reconstruction allait être difficile… Nous sommes ambitieux et nous voulons avoir une équipe compétitive dans quatre ans… La génération des Aya Traoré, n’a pas gagné en 2003, 2005 et 2007, c’est en 2009 qu’elles ont gagné avec moi. Pourquoi ne pas suivre le même processus ? »
L’autre polémique qui a failli perturber la tanière, c’est aussi la convocation puis le retrait de Anne-Françoise Diouf de la liste des 12 joueuses. C’est avec humilité et une pointe de regret que coach Tapha fera son mea-culpa. « J’ai commis une erreur. Je me suis rendu compte de cela 48h après la publication de la liste de joueuses. J’ai préféré reconnaître mon erreur et rectifier cela. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai présenté mes excuses… Personne ne connait Anne-Françoise Diouf mieux que moi. Je suis allé la dénicher quand personne ne la connaissais… »
Enfin, le coach-Dtn d’appeler à plus de sérénité. « On a un très bon Basket mais parfois on se voit trop beau. Il faut être patient, on finira par revenir au premier plan. »
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