Dépeint comme un régime à scandales, un grand nombre « d’événements éprouvés » ont réduit au ras de pâquerette le règne du Président Sall. Scandales à coût de millions ou de milliards de Francs Cfa, faits et complaintes aux allures qui prennent le contre-sens des « bonnes mœurs ». Les Sénégalais ont bavé au rythme cacophonique de la mélodie « des orchestres » qui se sont succédé sur les nombreuses fausses notes. Le choix des «mauvais artistes » avait-il été guidé par le « partage » du « butin » qui finit toujours mal chez les « grands bandits » ? Une petite «séance d’écoute» des «kitchs» qui résonnent encore, assourdissants…
En 2012, les Sénégalais avaient élu un homme de la « rupture » avec beaucoup d’espoir. Le Président Macky Sall, avait aussi, à ses débuts, le discours qui répondait à l’attente populaire. Déjà dans son programme de campagne, il mettait en avant la « patrie avant le parti ». Les slogans ne tarissaient point. A chacune de ses sorties, le refrain de la gouvernance sobre et vertueuse était de la partition.
Le temps de grâce ? La réponse se trouve dans les scandales qui ont eu pour noms, malversations, délits financiers, trafic de fausse-monnaie, trafic de migrants, détournements entre autres. Des faits qui impliquent à chaque fois des « gestionnaires de deniers publics » ou d’élus du peuple dans les rangs du Chef suprême.
Une affaire de Passeports diplomatiques au cœur de l’Assemblée
Deux députés de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) ont été cités dans une sale affaire de trafic de passeports diplomatiques. Voilà comment la presse a parlé de cette affaire qui met à genoux l’Assemblée nationale. Un nombre important de mariages simulés avec des clientes avec qui ces députés devaient aller en « Lune de Miel ». La trame de fond d’un tel acte ? Permettre aux clientes d’avoir un passeport diplomatique.
El Hadji Diadjie Condé, le cerveau a été inculpé et placé sous mandat de dépôt par le juge du deuxième cabinet. La perquisition dans son domicile révèle 8 passeports diplomatiques établis au nom des députés El Hadji Mamadou Sall, Boubacar Biaye ainsi que ses présumés enfants et épouses et Sadio Dansokho, 14 certificats de mariage portant les noms du trio avec d’autres femmes, 9 autorisations parentales, 7 contrats de travail, 20 photocopies de cartes nationales d’identité, 7 relevés de comptes Cbao et 2 Ecobank, 19 extraits de naissance portant les cachets des Centres d’état civil de Kédougou, Pikine et Médina Gounass, et enfin, 13 relevés d’indemnités parlementaires portant les noms des deux députés et de l’ancien parlementaire.
Aujourd’hui la liste des parlementaires mis en cause s’est allongée avec des traques en vue mais en attendant, le flagrant délit est récusé par le Président du groupe parlementaire BBY et l’immunité parlementaire encore pas levée. Suffisant pour se demander si on s’achemine vers des dossiers classés sans suite…
Fausse monnaie : Bougazelli, la main dans le sac
Les faits ont failli être rangés aux oubliettes avec sa liberté provisoire sans être entendus sur le fond. Mais le député est depuis un certain temps la « risée » de la population avec la publication de la vidéo de son arrestation. Seydina Fall alias Bougazelli a été arrêté en flagrant délit en train de livrer des faux billets le 14 novembre 2019 vers les coups de 15h30. Les gendarmes, qui suivaient la scène de loin sans en avoir l’air, l’ont pris la main dans le sac. Une perquisition effectuée par les pandores a permis de découvrir des faux billets en dollars, euros et Cfa. Une partie des faux billets a été retrouvée dans le coffre-fort de son véhicule de fonction.
Le 22 novembre 2019, lors de son réquisitoire transmis au Doyen des Juges, le procureur avait requis le mandat de dépôt contre lui et ses acolytes. Auparavant (20 novembre 2019), il avait donné sa lettre de démission au Président de l’Assemblée nationale. Le pensionnaire de la chambre 42, présumé cerveau d’un trafic de faux billets, recouvre la liberté alors que ses complices présumés y sont restés. Visé pour des faits criminels, l’ancien député de l’APR a été libéré sans avoir été entendu dans le fond.
Comme si cela ne suffisait pas, l’homme, après un temps de répit, avait commencé à se défouler sur des camarades de parti qu’il jugeait trop calmes quand il s’agit de défendre Macky Sall et aussi sur l’opposition. Cela, avant que la vidéo de son arrestation diffusée sur le net ne l’accable davantage. L’homme a pourtant fait une sortie pour se laver à grande eau, annoncer des plaintes avant que ses avocats ne lui imposent le silence. Bougazelli s’est encore embourbé dans une guerre sans précédent. Noo Lank réclame son retour en prison, à défaut, la libération des rappeurs Simon et Kilifeu aussi inculpés pour une affaire de trafic de passeports.
Affaire Pétrotim : Le « Non-lieu » le plus contesté
Ils sont nombreux encore les Sénégalais qui réclament au jeune frère du Président de la République et maire de Guédiawaye la somme de 400.000 F Cfa, montant qui est assimilé à la part que chaque Sénégalais devrait avoir si l’on se partageait le « butin » de Pérotim. Depuis plusieurs années, la justice sénégalaise enquête sur des soupçons de corruption dans l’industrie pétrolière et gazière du Sénégal.
En juin 2019, un reportage de la BBC avait dénoncé une transaction de 250 000 $ de la part de l’entreprise spécialisée dans les hydrocarbures Petro-Tim à la société Agritrans, une société contrôlée par Aliou Sall, le frère du président. L’affaire à soulevé l’ire des populations et alimenté les débats. In fine, le juge chargé de l’affaire a finalement décidé de classer sans suite cette le dossier qui a fait grand bruit.
Une ordonnance de non-lieu signée le 29 décembre par le juge d’instruction et concluant que les enquêtes menées depuis juin 2019 pour des faits présumés de corruption, escroquerie, détournement, blanchiment, association de malfaiteurs ou encore fraude fiscale ne permettaient pas d’inculper les mis en cause
Inondations : 750 milliards dans les « eaux de pluies »
Le Plan Décennal (2012-2022) de Lutte contre les Inondations PDLI a été adopté mercredi 18 septembre 2012. Cela, avec un budget prévisionnel global de 766,988 milliards FCFA. Les investissements sont prévus à travers trois phases. Une phase d’urgence 2012-2013 de 66,375 milliards FCFA pendant laquelle, l’ONAS a investi 30,225 milliards FCFA (réhabilitation et la réalisation de stations de pompage et infrastructures de drainage des eaux ainsi que des bassins d’infiltration) dans les zones impactées. Une phase court et moyen terme 2014-2016 de 250,603 milliards FCFA. Et enfin, une phase moyen et long terme 2017-2022 de 450,009 milliards FCFA (en cours).
Aujourd’hui, les populations crient au scandale. Le Chef de l’Etat doit s’étonner d’ailleurs de la situation actuelle que vivent Dakar et sa banlieue, lui qui avait déclaré sans ambages avoir résolu la problématique des inondations. A vrai dire, c’est plus de 750 milliards dans les eaux. Encore que Ousmane Sonko avait déclaré que « seuls 48 milliards FCFA ont été exécutés sur 767 ». Acculé, le gouvernement qui peine à convaincre, a déclaré en juin dernier (lors de la présentation des résultats de la mission d’information parlementaire) qu’au total, « le programme a présentement été exécuté à hauteur de 511 milliards de F CFA, soit 66,65 % ».
En attendant de trouver la solution définitive – à travers les résultats de la mission d’audit de l’Ige et le prochain plan décennal (2023-2033) annoncé par le président de la République en conseil des ministres- , les populations pataugent…
Autres dossiers chauds-bouillants
L’Ofnac a fait état de malversations financières, de détournements de deniers publics et d’octroi de subventions à des non ayants droits tout en établissant clairement la responsabilité de l’ancien Dg du Coud, Cheikh Oumar Hann, aujourd’hui tout puissant ministre de l’Enseignement supérieur.
L’affaire Prodac, un gros scandale financier portant sur 29 milliards de francs Cfa, mettant en cause Mame Mbaye Niang, l’ancien ministre du Tourisme et actuellement ministre et chef de cabinet du Chef de l’Etat. Les contrats signés avec les sociétés exploitants du zircon sont toujours décriés. Le Sénégal ne bénéficie pas de ce minerai exploité à Diogo dans la région de Thiès et à Niaffrang, en Casamance.
Necotrans, Arcelor Mittal…
Le coût exorbitant du Ter pour plus de 700 milliards alors que Ousmane Sonko en évoque plus de 1000 milliards. La date de démarrage qui était initialement prévue au mois de Juin 2019 va accuser un grand retard et ce n’est jusque-là pas opérationnel.
S’y ajoute l’affaire des cartes d’identité biométriques CEDEAO. L’Etat a déboursé plus de 50 milliards alors que de nombreux Sénégalais n’ont pas pu récupérer leur cartes. Les visas biométriques avec Bictogo qui empochait 12 milliards alors que le gouvernement s’est rendu compte qu’il a commis une grossière erreur dans la réciprocité du visa aux ressortissants de pays qui en exigent aux Sénégalais.
Il y a aussi l’affaire des 94 milliards révélée par Ousmane Sonko qui accuse ouvertement l’ancien DGID Mamour Diallo sur une affaire foncière à Rufisque.
Last but not least, Moustapha Cissé Lô avait attaqué sans gants le ministre de l’Agriculture pendant le vote du budget de son ministère à l’Assemblée nationale. Il dénonçait les bons agricoles donnés à des jeunes politiciens qui tuent leur temps au Café de Rome. « Ces derniers ne connaissant rien de l’agriculture, revendent ces bons alors que les agriculteurs se retrouvent sans semences. Il en est de même pour les intrants agricoles. L’agriculture est politisée aujourd’hui et c’est injuste », révélait El Pistolero. Suite à ces nombreuses attaques pendant cet exercice budgétaire de l’année 2020, un rebondissement de l’affaire a impliqué le trio Yakham Mbaye, Farba Ngom, et Moustapha Cissé Lo. Et les insultes de ce dernier sont encore fraîches dans les mémoires…
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